Elle avait mal, effectivement, mais sa blessure n'était tout de même pas grave au point qu'elle ne puisse plus marcher. Elle avait juste besoin de points de suture, et ça irait mieux. Ainsi, elle rattrape sans peine Miss Rose, qui l'attendait dans la salle du milieu, qui donnait office de grand couloir central. Étrange, vraiment, ce manoir. Curieusement, la miss en rouge lui prit la main, alors qu'elle s'inquiétait de sa santé. Miss Peackcock, qui avait d'abors hoché de la tête en répondant à la question de la dame, fut par ailleurs suprise de cette marque d'affection, totalement innatendue, elle devait l'avouer, et bien plus que surprenante : elle ne savait pas du tout comme réagir. Du moins, Soleyne ne savait pas, elle, comment réagir.

C'aurait été la miss Soleyne, bien évidemment n'ayant jamais eu d'ami, elle n'aurait pas su quoi dire, et se serait laissé prendre la main sans broncher, ne sachant pas très bien comment il fallait réagir dans ces conditions. Le geste en lui-même ne lui aurait rien fait, pas plus qu'elle n'aurait ressentit de trouble, ou elle-ne-savait-quoi-encore, cela dit, elle se serait tout de même demandé s'il fallait réagir ou dire quelque chose à l'occasion.

C'était cependant Miss Peackock, femme d'âge mûr, et pour le moins riche, fanée, trouble fête, et pourrie gâtée, le genre de femme qui prêtait beaucoup moins d'attention à ses amis qu'à ses bijoux, mais qui les gardait cependant précieusement parce qu'ils pouvaient lui être utiles. Ainsi, elle accueillit ce geste avec un sourire bien heureux, très haut, les yeux pétillants. Dans ce genre de circonstances, il était bon de se faire quelques relations, afin de ne pas être trop seul. Elle avait donc maintenant une partenaire. Quelle bonne nouvelle !

Elle s'avança donc prudemment, en approuvant qu'elle trouvait l'idée exacte, et qu'il lui fallait donc entrer dans une autre salle afin de trouver du fil et une aiguille.

Elle entrait donc dans une grande salle. La salle de bal, il semblait.

Elle ne savait pas ce qu'elle faisait là. D'ailleurs, elle ne devrait pas se trouver là : cet endroit portait malheur, mais ses pas l'y avaient conduite, et elle ne pouvait pas reculer. Elle avait suivit comme une aveugle cette forte odeur de Rhum, et elle avait atterrit dans cette salle, la toute première dans laquelle elle avait commencé le jeu, et là où deux personnes, déjà, étaient morte, et d'ailleurs... encore là. Mais elle ne les vit pas. Elle ne les vit pas car elle traçait sa route à la recherche de ce fantôme qu'on lui avait dit de chercher.

Ça sentait vraiment fort, ici.

Alors on lui parla musique, et encore une fois, instinctivement, elle fit demi-tour, et retourna dans la salle de bal. On la faisait tourner en bourrique, et elle ne pouvait rien y faire.

[Arrivée de la salle de bal ]

Arrivée au milieu de la grande salle j'eus un doute sur la direction à prendre. Il me semblait que la porte de la cuisine était celle à ma droite mais je savais aussi que ma vue brouillée ne me serait pas d'une très grande utilité. Mon instinct, lui me disait de tourner à gauche et d'ouvrir la large porte qui menait à une pièce encore inconnue. Après tout, c'était peut-être la porte de sortie ? Peut-être qu'en la prenant j'aurai accès à la liberté. Mais avant...

Je regardai autour de moi. J'étais peut-être à moitié hors service niveau vue et ma démarche tenait plus de celle de l'homme bourré que de l'habituée des podiums mais mon cerveau, lui, était en pleine forme et il me semblait n'avoir jamais eu les idées aussi claires. Cette pièce, je ne l'avais pas fouillée. Et si il y avait une clef quelque part ? Une clef pour ouvrir la porte principale et sortir d'ici ?

Cette éventualité me redonna un peu de courage et, enjambant un des deux cadavres je me dirigeai vers le mur, le longeant, décrochant les tableaux pour voir si rien ne se cachait derrière, inspectant le moindre petit centimètre de mur pour voir si il n'y avait pas une clef cachée dans le décors. Mais rien. Me laissant alors tomber au sol j'inspectai le parquet comme si une des lattes allait se soulever vers un passage secret quelconque. Mais là encore, rien du tout. Nullement découragée, je me relevai. Ma vision était de plus en plus nette et il me semblait de moins en moins me trouver sur un bateau. C'était bien. Très bien même et c'est avec un demi-sourire satisfait que je me dirigeai vers chacun des socles. Je montai dessus, m'assis dessus, inspectant le moindre de leurs recoins mais mes recherches restèrent vaines. Je cherchai aussi du côté des statues bien entendu, je regardais derrière elle, devant, sur elle comme si une indication serait là pour m'aider mais rien du tout. Ce n'était pas grave. Peut-être dans la pièce suivante ? Il fallait continuer à fouiller. Il y avait un truc, il y avait FORCEMENT un truc pour m'aider. J'ouvris la porte à coté de moi et m'engouffrai vite dans la pièce, toujours avec cette furieuse détermination.


[Direction ---> La bibliothèque]

Une fois dans la grande salle je fis le tour des portes, les ouvrant une à une. Quelques unes étaient bloquées par une serrure magnétique. Cela me fis penser aux lecteurs de code barre dans les super-marché. Après quelques minutes de réflexion je me souviens avoir vu un code barre sur la peau de miss Peacock et de ce jeune qui jouait un travelo. D'ailleurs il y avait le même lecteur sur la porte donnant à la salle de bal ce qui signifiait que le jeune avait déjà utilisé le sien. Bien... Il me fallait trouver quelqu'un avec un code barre actif pour pouvoir ouvrir ces portes. En attendant je n'avais qu'à refouiller les pièces où j'étais passée, tout le monde pouvais passer à côté d'indices important alors autant être certaine.
Histoire de ne pas passer à côté d'indices important j'allai tout de même inspecter les deux cadavres dans la salle. Et si l'un d'eux avait un code barre ? Mais j'eus beau les regarder sous toutes les coutures je ne trouvai rien du tout. Je passa donc le seuil de la porte donnant sur le bureau une nouvelle fois, espérant que mes recherches seraient fructueuse ce coup-ci.

[Direction ----> Le bureau]

Arrivée à nouveau dans la grande salle j'eus soudainement très faim. Mon estomac m'envoyait des signaux désespéré. Il semblait bien que la petite pomme que j'ai ingéré plus tôt ne lui ai pas suffit. Hmm … Où aller maintenant ? Dans la cuisine ? Non... Même si je trouvais quelque chose à manger et de quoi me soigner autant retourner dans les salle où j'étais déjà passer afin de les repasser au peigne fin. Finalement je me dirigeai vers la porte de la salle à manger. Même si je savais qu'il n'y avait pas grand chose à y voir.

Arrivée devant la porte j'hésitai un instant. Un mauvais pressentiment sans doute me disait de retourner dans le bureau lire ou bien ailleurs, mais pas ici. Je le chassai d'un revers de main comme si c'était une mouche et j'ouvris tout doucement la porte. Mon révolver bien dans ma main gauche, parée à toute éventualités. Ma vision était de plus en plus nette et je savais que je n'aurai aucun mal à m'en servir, en revanche celui qui se prendrait la balle, lui, aurait très,très mal...

Une fois dehors je respirai un grand coup ! Peut-être m'étais-je retrouvée à quelques centimètres du tueur ? Je regardais mes mains, de plus en plus nette. Bien ! Je retraversai la pièce lorsque entraperçue l'ombre d'une porte dans un coin. Hum … Bizarre que je ne l'aie pas remarquée plus tôt. C'était une porte avec un lecteur de code barre elle aussi mais elle semblait ouverte... Tant mieux, j'avais fouillé toutes les pièces alors rester dans la principale c'était du suicide, tout le monde passait par là, même... Le tueur ?

Je frissonnais, de peur et... De froid. Autant entrer dans cette pièce, la fouiller et retourner dans le bureau. C'était la seule pièce chauffée et c'était également ma préférée. Quoique... Et si cette nouvelle pièce me menait vers la sortie ? Je m'en approchai donc avec espoir. Peut-être que.... ?

Adam quitta la salle de bal sans demander son reste, mais voilà, il avait oublié qu'entre les deux cadavre étendus sur les sofa de la pièce qu'il venait de quitter et les restes macabres d'un pauvre homme dévoré par des mutants dans un coin de la grande salle ainsi qu'un pendu dans l'autre... La marge n'était pas grande.
Il resta donc pétrifié, un moment, sous le cadre de porte de la salle de bal en retenant son souffle, cherchant Éléonore ou Scarlett du regard, elles qui lui semblaient de plus en plus louches, surtout après avoir quitté de façon aussi brusque leur pièce.
...
Mais rien.

Sans vraiment attendre une quelconque réaction de la part de son compagnon, Adam se dirigea vers une pièce qu'il n'avait pas exploré. Si le tueur était vraiment parmi eux, alors il y avait forcément une sortie quelque part.

[ Direction le hall, si ça te convient, mon cher Alex. ♥ ]

Une fois sortie je me rappelai de ce fantôme dans la bibliothèque... Il avait tué une fille... Et si... Et si cette fille avait trouvé le moyen de sortir d'ici et que c'était pour cela qu'elle avait été tuée ? Si c'était le cas... Oh ! Vite ! Il fallait que j'aille voir ! Je traversai la pièce à tout allure ne faisant pas attention aux deux cadavre présents dans la pièce. Ceux-ci n'avaient pas vraiment eut le temps d'explorer les lieux alors autant les fouiller plus tard. Vite ! Vite !

Je courrais presque maintenant et il me semblait que la distance entre ces deux portes n'avait jamais été aussi longue. Oh s'il vous plait ! Dites moi que cette fille avait quelque chose pour sortir d'ici ! Enfin arrivée devant la porte de la bibliothèque je la poussai violemment et entrai à l'intérieur comme si j'étais poursuivie par la mort. Mais après tout... N'était-ce pas le cas ?

Bon, maintenant que j'avais fait ce que j'avais à faire il me restait encore surement des pièces que je n'avais pas vu. D'ailleurs, en sortant de la bibliothèque j'aperçue tout de suite cette porte sur ma droite, il ne me semblait pas y être déjà entré et c'est donc avec calme que je marchai jusqu'à elle. Regardant une nouvelle fois les deux cadavres de la grande salle et fronçant le nez à cause de la mauvaise odeur j'ouvris la porte et entrai à l'intérieur de cette nouvelle salle.

Elle avait mangé, très peu, mais elle avait mangé. Elle avait encore faim, elle était aussi fatiguée, mais sa course n'était pas terminée. Donc, elle sortit de la salle à manger et se précipita dans le couloir, d'une démarche assez souple en fait, donc le terme "se précipita" n'était pas le terme exact. Elle avançait à allure lente, et presque assurée. Elle n'avait encore terminé toutes les salles, elle devait continuer son aventure.

Son amie d'infortune avait disparu, elle était maintenant seule dans sa petite quête. Elle n'avait terminé. Il lui fallait maintenant vagabonder parmi les ouvrages de la bibliothèque.